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Implication des médecins généralistes dans le dépistage de l’infection par le Virus de l’Immunodéficience Humaine selon les nouvelles recommandations du plan SIDA 2010-2014 : Enquête qualitative auprès de 19 médecins généralistes de la Loire.
2012
Santé
Auteurs Physiques
- DEMEESTER (Virginie)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université de St Etienne
Résumé
L’implication des médecins généralistes dans le dépistage généralisé de l’infection par le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH), à leur initiative et hors notion d’exposition est une directive du plan VIH/SIDA/IST 2010-2014. Cette recommandation a pour but d’améliorer le rendement du dépistage actuel ; on estime en effet à 50 000 le nombre de personnes en France infectés par le VIH et non diagnostiquées. Le premier objectif vise à analyser les représentations positives et négatives des médecins généralistes par rapport à cette nouvelle stratégie de dépistage du VIH et le second à déterminer les aides pouvant les soutenir dans cette démarche. Il s'agit d'une enquête qualitative par entretiens semi-dirigés, auprès de 19 médecins généralistes du département de la Loire, réalisées après au moins un mois de suivi des nouvelles directives en matière de dépistage.Les principales tendances qui ressortent de ces entretiens sont des doutes quant à l’intérêt d’un dépistage hors notion de risque et une nécessité de fournir un effort pour penser à le proposer. L’infection VIH est perçue comme rare en médecine générale, ce n’est pas la priorité et cela touche à la vie sexuelle et intime des personnes. Les praticiens sont confrontés à peu de refus, ce qui les surprend. Proposer ce test VIH donne le sentiment de faire quelque chose de « bizarre », c’est perçu comme n’étant pas toujours éthique ; d’une manière générale ce test VIH est plus facile à proposer à l’occasion d’un bilan biologique. Enfin, un soutien institutionnel et national semble nécessaire par une campagne médiatique et un dépistage organisé ou des consultations dédiées à la prévention pourraient être aidant. Notre travail met en évidence trois freins importants quant à l’implication des médecins généralistes dans ce dépistage systématique de l’infection par le VIH en dehors de toute notion de risque : (1) le fait que des doutes subsistent sur sa pertinence, (2) les modalités d’exercice en médecine générale et (3) les représentations de la pathologie VIH/SIDA par la population générale. Les médecins généralistes semblent manquer de repère pour aborder les questions de sexualité et d’infections sexuellement transmissibles et expriment un besoin de temps supplémentaire au sein des consultations, de formation et de reconnaissance de leur travail en matière de prévention.Cette stratégie de dépistage du VIH peut être opportune en médecine générale mais les injonctions au dépistage ne suffisent pas. Il semble pertinent de l’intégrer à une démarche de prévention des IST, centrée sur le comportement du ou de la patient-e et non sur un résultat biologique.
Accès à l'étude
Thèse de médecine (472 p.) – Lieu de consultation : BUStEtienne