Pieros

Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques d'origine naturelle ou artificielle qui peuvent interférer avec le fonctionnement des glandes endocrines . Le Bisphénol A, un monomère utilisé dans la fabrication de plastiques, possède des propriétés œstrogèno-mimétiques. Présent dans notre alimentation, il vient d'être classé comme substance extrêmement préoccupante par l'ECHA, pour ses propriétés de PE. Son rôle dans le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) est suspecté. L'objectif de l'étude est de trouver une association positive entre le Bisphénol A urinaire et les patientes SOPK, comparé à des témoins. Nous avons dosé le BPA-glucuronide dans les urines de 153 patientes présentant un SOPK selon les critères du consensus de Rotterdam et 71 témoins saines sans syndrome métabolique ni pathologie endocrinienne majeure. Les résultats ont montré que les patientes SOPK (n=154) ont deux fois plus de BPA-G dans les urines que les femmes témoins (n=73) (7,26±8,37 vs 4,40±3,88 g/ml p=0,001). L'analyse statistique a montré que l'indice de masse corporelle et le log de la SHBG (Sex Hormone-Binding Globulin) sont en corrélation avec les taux de BPA urinaire et rapporte des valeurs plus élevées que la population normale. Ces résultats laissent penser que l'exposition au BPA pourrait être associée au risque de SOPK. Le BPA est interdit en France depuis 2015 dans les plastiques en contact avec les denrées alimentaires. L'innocuité des substituts n'a pas été prouvée. Ceux de la famille des bisphénols partagent des similitudes de structure qui leur confèrent des propriétés œstrogéniques. Les fœtus et les jeunes enfants constituent la population la plus à risque. Dans cet esprit, nous avons formulé quelques recommandations destinées à nos confrères et formulons le souhait que ces recommandations soient divulguées plus largement.