Pieros

Une étude rétrospective des doses de benzodiazépines (BZD) prescrites à des patients détenus a été réalisée en 2004 pendant une durée supérieure à 3 mois sur une cohorte de patients correspondant à un seul clinicien/prescripteur. Elle compare ces doses standardisées en équivalents diazépam, en fonction du diagnostic clinique et de deux types de co-prescriptions :antidépresseurs (AD) et traitements de substitution aux opiacés (TSO) : méthadone et buprénorphine haut dosage.La prescription des BZD en milieu carcéral correspond à une réelle indication clinique si on prend en compte le fait que la prison est un milieu hautement anxiogène et induit des troubles du sommeil. De plus, elle accueille un grand nombre de détenus présentant des troubles psychiatriques.Quelle que soit la comparaison des groupes étudiés, aucune différence statistiquement significative est retrouvée. Que les patients aient un diagnostic principal addictif ou psychiatrique, qu'ils soient ou non sous traitement AD, qu'ils bénéficient ou non d'un TSO, la dose prescrite de BZD est équivalente.La prison entretient une pharmaco-dépendance pour deux raisons :- Le milieu carcéral n'est qu'un relais du monde libre, il y a donc une reconduite des prescriptions initiées avant l'incarcération ;- Il faut aussi considérer le facteur temps, la durée des peines étant souvent largement supérieure à trois mois. L'évolution clinique des patients est très limitée en prison, conduisant à la poursuite de traitement en prescription forcée.Cependant, le cadre des bonnes pratiques de prescription des BZD définies en concertation, nivelle, sans les restreindre, les doses de BZD prescrites aux prisons de Lyon.