Pieros

L’objectif principal de l’étude était de décrire les modalités de prise en charge par les médecins généralistes des patients consultant pour « souffrance morale au travail ». Les objectifs secondaires étaient d’étudier la fréquence des consultations en lien avec ce motif, les facteurs de recours des patients à consulter et leurs attentes. La fréquence des consultations pour « souffrance morale au travail » a été précisée à partir des résultats d’un auto-questionnaire adressé aux médecins généralistes de la Loire. Les informations concernant les facteurs de recours des patients à consulter et leur prise en charge ont été obtenues par auto-questionnaires auprès d’un échantillon de médecins généralistes et leurs patients. 22 patients ont été inclus parmi les 16 médecins participants. 27 % des patients ont été orientés vers le médecin du travail. La fréquence des consultations pour « souffrance morale au travail » est environ de 2 %. Les patients peuvent attendre plusieurs semaines ou mois avant de consulter alors que la majorité signale un retentissement sur leur vie familiale et leur santé. Un événement déclenchant est souvent présent mais aucune démarche d’accident du travail n’a été effectuée. Cette étude renforce l’intérêt de mieux repérer et signaler le vécu délétère des conditions de travail et l’altération de l’état de santé psychique au médecin du travail afin qu’il puisse intervenir dans le cadre de ses missions de prévention. La communication entre le médecin du travail, le salarié et le médecin généraliste doit être améliorée.