Pieros

L’émergence en décembre 2019 d’un agent infectieux dénommé coronavirus SARS-CoV-2 et sa diffusion rapide au stade de pandémie ont bouleversé les activités hospitalières et les modalités d’accès aux soins. L’afflux hospitalier notamment aux urgences a rendu un triage nécessaire, plus sélectif qu’habituellement, de façon à gérer les flux de patients tout en apportant les soins requis. Une étude prospective monocentrique a été réalisée du 10 mars 2020 au 28 avril 2020 sur une cohorte de patients triés à l’accueil des urgences du CHU de Saint-Étienne avec décision de prise en charge ambulatoire. Les patients ont été assignés aux groupes suspect ou non-suspect COVID selon leurs caractéristiques cliniques et épidémiologiques. Les objectifs étaient de comparer à J15 les taux de réadmission hospitalière, d’hospitalisation et de décès, ainsi que le recours aux consultations de médecine générale dans chacun des deux groupes. Parmi 645 patients éligibles, 355 ont été inclus, dont 149 dans le groupe suspect COVID et 206 dans le groupe non-suspect COVID. L’âge médian de cette population était de 38 ans. Dans le groupe suspect vs non suspect, les taux de réadmission hospitalière et d’hospitalisation étaient respectivement de 16.8 % vs 15 % et de 5.4 % vs 4.4 %. Les patients du groupe suspect COVID ont davantage consulté leur médecin traitant (57.7 % vs 44.2%. Le taux de mortalité était nul. Les critères habituels de tri ont permis de ré-adresser à domicile les patients suspects de formes légères à modérées de COVID-19 sans risque majeur de complication précoce.