Pieros

Ce travail cherchait à décrire la place du médecin généraliste dans l’itinéraire thérapeutique des sujets suicidaires et suicidants. Neuf entretiens individuels semi-directifs de patients hospitalisés en psychiatrie adulte dans la Loire entre 2017 et 2020 et l’entretien d’un médecin, ont permis l’élaboration de cette thèse qualitative souhaitant se rapprocher des techniques de médecine narrative. Le médecin généraliste est l’interlocuteur privilégié en cas de souffrance morale, de par sa proximité physique et affective. Fréquemment consulté en amont d’un passage à l’acte suicidaire, ses qualités humaines et ses compétences professionnelles lui permettent d’évaluer au mieux le risque suicidaire. Le médecin généraliste élabore une prise en charge souvent pluridisciplinaire, qui nécessite une bonne coordination entre les différents professionnels de santé. L’orientation du patient dépend d’une co-construction médecin-patient, de l’évaluation du risque suicidaire et du mode de prise en charge. La difficulté d’accès aux différents acteurs de santé pèse dans les décisions de suivi. En cas de demande de prise en charge rapide, le passage aux urgences est souvent nécessaire. Il en découle parfois une hospitalisation en psychiatrie, décrite comme sécurisante. Outil thérapeutique faisant partie intégrante de la prise en charge psychologique, la communication peut desservir le médecin en cas de maladresse. Montrer son engagement dans la prise en charge fait alors toute la différence. En cas de dynamique du lien satisfaisante, encourager la parole sur le suicide permet de prévenir un passage à l’acte ou une récidive. Loin de n’être qu’une porte d’accès aux spécialistes, le médecin généraliste a un rôle central dans l’itinéraire thérapeutique des sujets suicidaires et suicidants.