Pieros

La santé des adolescents est un enjeu majeur de santé publique. Le médecin généraliste est la pierre angulaire des soins primaires, acteur privilégié des actions d'éducation et de prévention essentielles à l'adolescence. Nous avons donc cherché à étudier la place du médecin généraliste dans le suivi de l'adolescent. Une recherche qualitative basée sur des entretiens individuels semi dirigés a été réalisée en région Auvergne-Rhône-Alpes. Des médecins généralistes et des adolescents volontaires ont participé à l'étude. Les entretiens ont été retranscrits intégralement, puis analysés thématiquement. Une triangulation des données a été réalisée. 40 entretiens (20 médecins et 20 adolescents) ont été réalisés entre janvier 2016 et aout 2017. Pour les participants, le médecin généraliste est un référent santé pour l'adolescent. Source de soins, il l'accompagne aussi dans sa prise d'autonomie. Toutefois, il n'est pas un recours en cas de problèmes psychologiques. Il est facile d'accès, en dépit du délai d'obtention d'un rendez-vous ou de la problématique du paiement. Sa qualité de médecin de famille et le suivi au long cours mettent en confiance le jeune. Sa proximité avec le parent lui permet d'être mieux informé, mais entraîne chez l'adolescent la peur d'une rupture du secret médical. Cette proximité est aussi un frein au dialogue sur les conduites à risques. La pudeur et l'attitude déstabilisante de l'adolescent peuvent rendre le dialogue difficile. Le parent constitue à la fois une présence rassurante et un frein à l'autonomisation du jeune. Il modifie son comportement en consultation et certains sujets délicats ne peuvent pas être abordés en sa présence. Malgré les obstacles existants, le médecin généraliste semble avoir une place privilégiée dans le suivi de l'adolescent. Elle pourrait être renforcée par une meilleure information de ce dernier sur le rôle global du médecin généraliste. Celui-ci doit développer des qualités relationnelles pour encourager l'adolescent à s'exprimer.