Pieros

En France, l'une des principales missions de prévention des médecins généralistes repose sur la pratique de la vaccination. Le médecin en tant qu'individu et parent est libre selon ses convictions personnelles d'appliquer à lui-même et à ses enfants une politique vaccinale différente de celle qu'il propose à ses patients. L'objectif principal consistait à évaluer et comparer ces différentes attitudes dans la pratique professionnelle et dans le contexte personnel familial. Pour cela, une enquête déclarative (auto-questionnaire) a été menée en 2013 sur les politiques vaccinales d'un échantillon de médecins généralistes de la région Rhône-Alpes contactés via les conseils de l'Ordre des départements et l'URPS. 693 médecins ont répondu au questionnaire. Un tiers d'entre eux (33 %) n'utilisait aucun support pour contrôler leur état vaccinal et leurs taux de vaccination pour dTP (88 %) Coqueluche (72 %) étaient inférieurs aux objectifs fixés par l'HCSP. Les taux de couverture des enfants de médecins semblaient meilleurs que ceux observés dans la population générale pour les vaccinations dTP (98,1 %), Coqueluche (97 %), ROR (95,5 %) et Hépatite B (85 %). Une défiance à l'égard du vaccin HPV apparaissait autour de la recommandation à leurs patients autant que pour leurs enfants (26,1 % non vaccinés). Pour d'autres vaccinations (VHB, pneumocoque, méningocoque), une part importante des médecins ne les préconisaient pas à leur patientèle mais vaccinaient néanmoins leurs enfants. II existe donc des divergences de politiques vaccinales entre pratique professionnelle et personnelle, hormis pour la vaccination anti-HPV qui s'avère source de réticences, comme le vaccin anti-VHB il y a quelques années. Des travaux apportant une meilleure compréhension de ces craintes pourraient aider à favoriser son acceptabilité.