Pieros

Contexte : la prévention de la tuberculose reposait sur la vaccination généralisée par le BCG en France depuis 1949. Le changement de galénique du vaccin BCG (en janvier 2006) puis la levée de l'obligation vaccinale (en juillet 2007) ont pu affecter les pratiques vaccinales. Méthode : enquête déclarative par auto-questionnaire postal sur les pratiques vaccinales par BCG auprès d’un échantillon aléatoire de 2248 médecins exerçant dans six départements de la région Rhône Alpes, entre le 11 mars et le 15 mai 2008. Résultats : 923 questionnaires exploitables ont été analysés. L’échantillon de médecins était constitué majoritairement d’hommes (67%), spécialistes de médecine générale (93%), et d’exercice libéral exclusif (91%). Le nombre médian de vaccins BCG réalisés trimestriellement était de 5 (Espace Inter-Quartile [EIQ], 3-10) avant janvier 2006, 1 (EIQ, 0-3) entre janvier 2006 et juillet 2007, puis 0 (EIQ, 0-1) après juillet 2007 (p<0,001). Cette diminution était d’autant plus marquée pour les médecins de sexe masculin, âgés de plus de 50 ans, spécialistes de médecine générale, et dont l’activité était exclusivement libérale. Une large majorité des praticiens adhérait aux recommandations de vaccination des populations spécifiques. 39 % des médecins étaient informés du programme de lutte contre la tuberculose 2007-2009, et 41% souhaitaient se former. Conclusion : cette enquête déclarative montre que le retrait du Monovax® et la levée de l'obligation vaccinale ont été suivis d’une diminution substantielle du nombre de vaccins par BCG réalisés. Pour une majorité des praticiens, la forme intra-dermique constitue un obstacle à la vaccination par le BCG, qui pourrait être surmonté par une information spécifique.