Pieros

La lutte contre les douleurs de la personne âgée est une priorité de santé publique actuelle. Notre hypothèse de travail est qu'il existe des représentations négatives des opioïdes forts chez les personnes âgées françaises entraînant une prise en charge inadéquate de la douleur. L'objectif de notre travail est d'évaluer les représentations des opioïdes forts et de la douleur chez cette population ciblée afin d'évaluer les éventuels freins à la prise des morphiniques. Nous avons réalisé une étude qualitative par focus group incluant 14 personnes âgées. Nous les avons interrogées d'avril 2017 à juin 2017. La douleur était perçue comme un symptôme obligatoire au cours du vieillissement. Il existait une représentation négative des antalgiques : peur du médicament et de ses effets indésirables, inefficacité et aussi positive du fait du soulagement et de la galénique. Les morphiniques étaient encore parfois considérés comme une thérapeutique dangereuse, en lien avec la mort et aux effets indésirables graves mais efficaces pour les douleurs intenses. Les participants à cette enquête nous ont encouragés à créer des ateliers d'éducation thérapeutique et d'y inclure les aidants pour favoriser l'adhésion et l'observance des opioïdes forts dans la lutte contre la douleur. Cette étude nous a permis d'initier un programme d'éducation thérapeutique en vue d'améliorer la prise en charge de la douleur chez les personnes âgées. Il serait intéressant par la suite d'évaluer l'impact et le ressenti de ces séances éducatives chez les personnes âgées et éventuellement chez les soignants.