Pieros

L'objectif de cette étude vise à identifier les causes de mortalité hospitalière des patients à 30 jours, de leur admission aux urgences. Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique incluant les patients de plus de 18 ans décédés au CHU de Saint-Étienne dans les 30 jours suivant leur admission au Service des Urgences Adultes. Cette étude a été menée entre le 27 novembre 2011 et le 17 décembre 2015. Les données anonymisées ont été extraites des dossiers médicaux des patients. Le diagnostic principal, les comorbidités et l’état fonctionnel de santé (échelle de Knaus) des patients ainsi que leur parcours de soins ont été décrits. 712 patients d’âge médian de 83 ans ont été inclus ; 72 % provenaient de leur domicile. Les principales comorbidités étaient les pathologies cardiovasculaires (57.4 %). Le niveau fonctionnel de santé était altéré puisque 424 (59.5 %) patients étaient grade C ou D de Knaus. Le diagnostic principal aux urgences était d’origine infectieuse (23.9 %), suivie des maladies néoplasiques (16.3 %) et des maladies cardio-vasculaires (16.1 %). La durée médiane de séjour aux urgences était d’autant plus longue qu’une limitation anticipée des thérapeutiques actives avait été décidée (50 heures versus 18 heures lorsqu’une telle mesure n’était pas prononcée). La médiane de survie était d’autant plus courte qu’une limitation anticipée des thérapeutiques actives a été décidée aux urgences, 5 jours contre 10 jours lorsqu’une telle mesure n’était pas prononcée. La médiane de séjour aux urgences était d’autant plus longue que l’autonomie fonctionnelle était altérée, 23 heures pour les grades D versus 9.3 heures pour les grades A. Les décès hospitaliers dans les 30 jours suivant une admission aux urgences du CHU de Saint-Étienne était surtout d’origine infectieuse, puis néoplasique et cardio vasculaire. Ils survenaient chez une population de patients à l’état fonctionnel altéré avec des durées de séjour aux urgences longues.