Pieros

La jeune patiente est rarement accompagnée de son compagnon lors des consultations dédiées à la contraception. Connaître les ressentis et les attentes des jeunes hommes concernant leurs connaissances, leurs implications et leurs responsabilités dans la contraception du couple a été l'objectif de ce travail de thèse. Étude qualitative, par entretien semi-dirigé, auprès de 14 jeunes hommes en région lyonnaise. Leur niveau de connaissances concernant la contraception était jugé satisfaisant mais le niveau d'information, provenant principalement de l'enseignement scolaire, était pourtant jugé insuffisant par ces mêmes jeunes. Les différentes sources d'information, notamment le rôle du médecin généraliste, étaient peu exploitées. Les jeunes hommes s'impliquaient en utilisant les méthodes de contraception masculines, et également en participant à la contraception féminine de manière morale ou pratique, principalement en communiquant avec leur partenaire au sujet de la contraception féminine. Les jeunes hommes pouvaient avoir seulement un rôle passif, spectateur de la contraception ou se sentir dédouanés de leurs responsabilités contraceptives étant non concernés physiologiquement par la grossesse, ce qui montrait un paradoxe entre le sentiment de responsabilité exprimé et la réalité des pratiques. On a observé une dynamique évolutive des méthodes contraceptives. D'une part, les jeunes hommes ont déclaré qu'ils accepteraient volontiers les nouveaux contraceptifs masculins en priorité par souci d'égalité. D'autre part, pour eux, la contraception était une affaire de couple, qui nécessitait un meilleur partage des responsabilités contraceptives. Les jeunes hommes se sentent responsables concernant la question de la contraception. L'implication des jeunes hommes, parfois paradoxale, ne cesse d'évoluer. L'acquisition d'un réel partage des responsabilités contraceptives au sein du jeune couple pour une meilleure maîtrise de la régulation des naissances constitue un enjeu clé. Partage des responsabilités, qui pourrait être amélioré par une information venant des médecins généralistes auprès des jeunes hommes. Encore faut il que les jeunes femmes acceptent que le jeune homme puisse avoir un rôle dans la contraception du couple.