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La saturation des urgences est un problème mondial et d'actualité. Elle est définie comme une incapacité temporaire d'un service à offrir des soins optimaux. Elle est la source d'effets indésirables pour les patients et pour les soignants. Son origine est multifactorielle, en lien avec des mécanismes propres à chaque service. La mesure de la saturation n'est donc pas standardisée. Le service des urgences du centre hospitalier Lyon Sud est actuellement en restructuration, car sous-dimensionné par rapport au nombre de patients accueillis chaque année. Nous profitons de cette restructuration pour étudier le lien entre la saturation des urgences et la tension ressentie par les soignants. Étudier le lien entre la saturation mesurée aux urgences du centre hospitalier Lyon Sud et la tension ressentie par le personnel soignant. Le recueil de données a eu lieu du 3 août au 2 décembre 2018. Nous avons construit un calendrier de la saturation aux urgences grâce à 3 critères quantitatifs : le nombre de passages, le nombre d'hospitalisations des patients du service des urgences et la durée moyenne de séjour avant hospitalisation des patients du SU. Nous avons ensuite construit un calendrier de la tension ressentie par les soignants aux urgences, via des questionnaires simples à destination des soignants. Afin d'étudier le lien statistique entre la saturation des urgences et la tension ressentie par les soignants, nous avons considéré le calendrier de la saturation comme un test diagnostique. Nous avons ensuite évalué l'existence de facteurs de risque de tension et de fatigue mentale via 3 critères : le travail de nuit, de week-end et l'insatisfaction au travail. Le taux de réponse global est de 10,5%. Les critères de saturation ne reflètent que partiellement la tension ressentie aux urgences, avec une sensibilité à 0.94, une spécificité à 0.26, une valeur prédictive positive à 0.50 et une valeur prédictive négative à 0.86. Le travail de nuit et le week-end ne sont pas associés à une tension plus importante de façon statistiquement significative, avec respectivement un RR à 1.1[0,66 - 1,87] (p=0,7) et 1.5 [0,68 - 3,14] (p = 0,5). L'insatisfaction du travail effectué semble être un facteur de risque de fatigue mentale avec un RR à 26 [6,2 108,6] (p<0,05). Ces trois critères de saturation ne sont pas suffisants pour expliquer la tension ressentie aux urgences. Cela reflète la complexité de la mesure de la tension aux urgences, puisqu'elle est en lien avec la sphère privée et professionnelle du soignant. Sa quantification est source de biais. Un travail futur pourrait consister en la construction et la validation d'un questionnaire à destination des soignants permettant d'évaluer de façon plus fiable la tension aux urgences.