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« Je, je, suis libertin.e, j’en parle à mon médecin ! » : enquête auprès des usagers des clubs libertins.
2021
Santé
Auteurs Physiques
- ANDRE (Alix)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université de St Etienne
Résumé
En France, plus de la moitié des personnes découvrant leur séropositivité au VIH en 2018 se sont contaminées par rapport hétérosexuel. Parmi elles, 31% sont encore diagnostiquées à un stade avancé. Les populations faisant l’objet de recommandations sont mieux dépistées ; or les personnes multipartenaires en sont absentes, alors qu’elles sont seulement 34 % à se faire dépister. La pratique du libertinage est associée à des rapports multipartenaires. Pour limiter les occasions manquées de dépistage, une meilleure connaissance de cette population libertine parait nécessaire. Une enquête transversale a été menée de décembre 2018 à décembre 2019. Un auto-questionnaire était distribué dans les clubs libertins de la Loire, et un sauna libertin de Lyon, au cours d’actions de prévention et dépistage menées par des CeGIDD et acteurs associatifs, et recueilli de façon anonyme. Une analyse descriptive a été réalisée à l’aide des logiciels Excel et BiostaTGV. Cent-vingt-quatre questionnaires ont été analysés. Les hommes (50.8 %) se déclaraient hétérosexuels à 77.8 % et les femmes (46 %), bisexuelles à 42.1 %. Les hommes étaient plus nombreux à se rendre seul en club (39.3 %) et les femmes uniquement avec leur compagnon (57.1 %). Seulement 10.8 % utilisaient systématiquement le préservatif lors des rapports buccaux. Pour les rapports anaux et vaginaux, les participants se protégeaient plus lorsqu’ils partageaient cette activité avec leur compagne/compagnon comparativement à ceux fréquentant uniquement d’autres partenaires (94.7 % contre 77.9 % et 91.7 % contre 86.6 %). L’absence de dépistage malgré des rapports non systématiquement protégés étaient supérieure à 20 %, tous types de rapports confondus. L’accès privilégié au dépistage était le CeGIDD (39.5 %) suivi par le médecin traitant (26.3 %). On notait que 28.1 % des répondants n’avaient pas été dépistés dans l’année. En consultation, le patient abordait la sexualité dans 39 % des cas et était à l’initiative du dépistage dans 35.6 % des cas, contre 24.4 % par le médecin. Moyens de dépistage et prescription étaient influencés selon l’abord ou non de la sexualité et du libertinage. Près de la moitié des répondants considéraient que leur sexualité ne regardait pas leur médecin (47.6 %) et plus du tiers (38.5 %) pour la question du dépistage. L’abord de ces questions était d’autant plus facile que le nombre de consultations annuelles augmentait. Il est donc impossible de définir un profil « du libertin » car ils sont « tout le monde ». Leur discrétion en fait une cible invisible qui peut être l’occasion d’un dépistage manqué de VIH et d’un diagnostic retardé. Face à une épidémie banalisée et à une offre de dépistage riche mais inégale, il semble primordial de remettre le multi partenariat au centre des recommandations pour qu’une information adaptée leur parvienne.
Accès à l'étude
Thèse de médecine (36 p.) – Lieu de consultation : BU St-Etienne