Pieros

L'armée française détient le record de féminisation parmi les pays européens de l'OTAN, celle-ci atteint 15.3% des effectifs en 2017. Les femmes militaires sont soumises à des contraintes professionnelles importantes de mobilité, qui dans un contexte national de pénurie de gynécologues médicaux pourraient aboutir à un suivi gynécologique insuffisant. L'objectif de cette étude est de dresser un état des lieux du suivi gynécologique des femmes militaires, et de tenter d'identifier les facteurs l'influençant. 1137 femmes militaires d'active de la région Rhône-Alpes ont été interrogées concernant leur suivi gynécologique, entre octobre 2017 et février 2018, via un questionnaire anonyme adressé par voie électronique sur leur boite mail professionnelle. 562 réponses ont été analysées. La plupart des femmes (75.9%) sont suivies par un gynécologue civil. 64.5% avaient eu une consultation gynécologique depuis moins d'un an, 93.7% depuis moins de trois ans, et 88.7% ont eu un frottis cervico-utérin dans les trois dernières années. Les femmes de plus de 50 ans sont 71% à avoir eu une mammographie dans les deux dernières années. 36.2% sont intéressées par la proposition d'un suivi gynécologique par leur médecin d'unité. Les contraintes professionnelles sont perçues comme peu impactantes sur leur suivi par les patientes. Les femmes militaires ne semblent pas moins bien suivies que la population générale française sur le plan gynécologique, elles pourraient même être mieux suivies. Les facteurs limitants semblent plus organisationnels que liés aux contraintes professionnelles. La place du médecin généraliste militaire dans ce suivi est pour l'instant marginale, mais pourra être amenée à évoluer dans le futur, en raison de la perte de vitesse de l'offre de soins spécialisée.