Pieros

Ces dernières années, nous assistons à une diminution du nombre de spécialistes formés en gynécologie-obstétrique et médicale. L'évolution actuelle de la démographie médicale et la mise en place d'un dépistage organisé du cancer du col de l'utérus font que le suivi de la santé des femmes devra être de plus en plus confié à un autre professionnel de santé : spécialistes en médecine générale ou sages-femmes. L'objectif principal de ce travail était de comprendre la perception que les femmes avaient de notre pratique pour assurer leur suivi gynécologique de routine. Quels sont les facteurs facilitateurs et les freins pour leur suivi gynécologique par un médecin généraliste ? De plus, en partant de l'hypothèse que celles qui ne se font pas suivre par un médecin généraliste ne sont, en réalité, pas informées de nos compétences dans ce domaine, par quels biais souhaiteraient-elles être informées de nos compétences médicales ? Une étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés a été menée. Quinze entretiens ont été réalisés. Ce travail a mis en évidence qu'il n'y avait pas de consensus sur un professionnel idéal . La patiente appréciait la facilité d'accès du médecin généraliste, autant géographique que temporelle. De même, elle privilégiait sa place de médecin traitant assurant un suivi longitudinal et transversal. Cependant elle pouvait percevoir une pudeur liée au suivi longitudinal qui lui donnait l'impression de connaître trop bien son médecin généraliste, et au suivi de plusieurs membres de la famille. Finalement, elle se tournait vers son médecin généraliste si elle le percevait compétent dans ce domaine et lui accordait sa confiance. Devant le manque d'information sur la possibilité d'un suivi gynécologique de routine par un médecin généraliste, les patientes préféraient qu'il manifeste oralement ses compétences de façon plus claire au cours des consultations.