< Retour à la liste
Sujets pris en charge en substitution dans CSST : étude rétrospective du suivi pendant 11 ans en fonction du traitement reçu méthadone et /ou buprénorphine.
2009
Santé
Auteurs Physiques
- GAY (Aurélia)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université de St Etienne
Résumé
Après plus de 40 ans d'expérience internationale et 15 ans d'usage en France, l'impact positif des traitements de substitution sur la prise en charge des patients dépendants aux opiacés n'est plus à démontrer. De nombreux travaux ont étudié l'efficacité des deux traitements disponibles, méthadone et buprénorphine haut dosage, que ce soit au cours d'études cliniques ou de cohortes, mais peu se sont intéressés à la population des patients changeant de substitution au cours du suivi. Ainsi, l'objectif de notre étude est d'analyser le suivi sur une période de 11 ans d'une population de patients substitués, caractérisée en fonction du traitement de substitution reçu : méthadone uniquement, buprénorphine haut dosage uniquement, les deux traitements. Dans un premier temps, nous avons étudié ces groupes de patients en fonction de leurs caractéristiques au début de la prise en charge, en termes de données sociodémographiques, fonctionnement social, conduites addictives, évaluation psychiatrique et somatique. Dans un deuxième temps, nous avons étudié cette population en termes de maintien dans les soins et régularité du suivi. Enfin, nous avons essayé de mettre en évidence des facteurs prédictifs, à l'entrée dans les soins, de suivi instable. Nos résultats portent sur 829 patients pour les données cliniques à l'entrée et 891 pour le suivi. Les patients recevant les deux types de substitution présentent au début des soins une plus grande sévérité en termes d'insertion socioprofessionnelle, conduites addictives et indicateurs de comorbidités psychiatriques. Si dans l'ensemble de la population substituée, 74% des patients présentent un suivi régulier, les patients changeant de traitement se caractérisent par une prise en charge plus discontinue. Ils se différencient également des patients recevant un traitement unique, que ce soit de la méthadone ou la buprénorphine haut dosage, en termes de maintien dans les soins ; les patients qui bénéficient des deux traitements restent plus longtemps dans notre structure. Population ayant bénéficiée des deux traitements et irréguliers semblent fortement associés. Ces patients instables sont surtout caractérisés par la présence de comorbidités psychiatriques et de polyconsommations. Cette population mettant, au moins partiellement, en échec notre prise en charge, il apparaît nécessaire de la repérer précocement afin d'adapter au mieux les soins. Ce travail préliminaire présente certaines limites mais souligne l'intérêt de réaliser une étude prospective intégrant des outils d'évaluation plus adaptés.
Accès à l'étude
Thèse de médecine (91p.) – Lieu de consultation : BUStEtienne