Pieros

Contexte : Plusieurs études ont décrit une association entre l'infection chronique à Toxoplasma gondii et les comportements suicidaires. Nous avons réalisé la première méta-analyse qui compare l'infection à Toxoplasma gondii chez 1) des personnes ayant tenté de se suicider vs. des personnes n'ayant pas d'antécédent de tentative de suicide 2) parmi les sujets avec des antécédents suicidaires, nous avons comparé la séroprévalence de l'infection entre les patients souffrant de trouble de l'humeur ou d'une schizophrénie vs. ceux qui n'ont pas de tels antécédents ainsi qu'entre les réitérateurs vs. les personnes n'ayant réalisé qu'une tentative de suicide. Méthode : Après avoir effectué une recherche systématique (sur Web of Science, PubMed, Scopus et PsycINFO ainsi que sur les livres de référence et les données non publiées), un modèle à effets aléatoires a été utilisé pour calculer les odds ratio (OR) et l'IC à 95%. Résultats : Sur 192 études initialement sélectionnées, sept études cas-témoins et une étude de cohorte ont répondu à nos critères d'inclusion. Ces études regroupaient un total de 748 patients avec des antécédents de tentative de suicide et 1 628 qui n'avaient pas un tel antécédent. L'OR était de 1,19 (IC à 95% = 0.73-1.95, p = 0.49). Dans les différents sous-groupes étudiés : les OR étaient significatifs chez les personnes souffrant de troubles de l'humeur (OR = 4.3, IC à 95% 1.07-37. 70, p = 0.03), mais n'étaient pas significatifs chez les patients schizophrènes (OR = 8.52, IC à 95% 2.64-32.41, p = 5.62) et les réitérateurs (OR = 1.20, IC à 95%: 0.6073-2.4138, p = 0.63). Conclusion: Nous n'avons pas trouvé de résultat significatif pour l'association entre Toxoplasma gondii et les tentatives de suicide. L'hétérogénéité des sujets inclus en termes d'âges et de pathologies psychiatriques peuvent avoir masqué une association en particulier chez certains sous-groupes de vulnérabilité.