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Traumatologie routière pendant la première période de confinement pour cause de pandémie de Covid-19. Registre du Rhône.
2022
Santé
Auteurs Physiques
- GADEGBEBU (B.)
- LAFONT (S.)
- LAUMON (B.)
- NDIAYE (A.)
- TARDY (H.)
Organismes Producteurs
- UMRESTTE
- Université de Lyon
- Université Gustave Eiffel
Résumé
Introduction – La pandémie de Covid-19 a contraint la France à un confinement strict du 17 mars au 10 mai 2020. Les accidents de la route et la mortalité routière ont alors fortement diminué, mais que dire des blessés et de la gravité de leurs atteintes ? L’objectif est d’évaluer l’impact du confinement sur la morbidité routière.
Méthode – Les données sont issues du Registre des victimes corporelles d’accidents de la circulation routière dans le département du Rhône. Les principales caractéristiques de l’accident, de la victime et de la gravité des blessures lors de la période de confinement sont comparées à la même période l’année précédente. Cependant, pour éviter de prêter au confinement des effets liés à d’autres sources de variation de l’accidentalité, la même analyse est réalisée sur la période précédant le confinement. Toutes les périodes sont choisies de la même durée que le confinement lui-même. Les analyses sont descriptives et univariées.
Résultats – Cette période de confinement est associée à une baisse de 75% du nombre de victimes (386 vs 1 537 l’année précédente). On observe aussi une plus grande proportion de victimes cyclistes et une moindre proportion de victimes automobilistes (au point d’être équilibrés en nombre), plus d’accidents sans antagoniste, une augmentation du ratio hommes/femmes, un excès relatif des moins de 14 ans et un déficit relatif des 15-24 ans, une moindre part des victimes peu gravement blessées
(et plus de victimes modérément blessées), et une moindre proportion de victimes présentant une atteinte du rachis cervical.
Discussion-conclusion – La moindre part d’automobilistes accidentés pendant le confinement explique la part plus faible d’accidents avec antagoniste. Ces deux phénomènes combinés expliquent le nombre moindre de victimes dans un même accident et la part plus faible des atteintes du rachis cervical. L’augmentation du ratio hommes/femmes concerne essentiellement les 25-44 ans. On peut y voir le reflet d’une gestion différenciée des contraintes imposées (domestiques et autres). L’excès relatif de victimes de moins de 14 ans est lié à l’augmentation de la pratique du vélo par des enfants encore inexpérimentés, particulièrement des filles. Le déficit relatif de victimes de 15-24 ans est lié à un moindre usage du vélo et de la trottinette. Enfin, la diminution de la part des blessés les plus légèrement atteints pourrait être expliquée par un moindre recours au réseau de soins pendant le confinement. Cette baisse ne contribue cependant que marginalement à la chute spectaculaire de l’accidentalité au cours de cette période.
Ainsi, au-delà d’une réduction importante de l’accidentalité routière, ce confinement strict a révélé des caractéristiques d’accidents et de victimes qui suggèrent, globalement, une évolution des déplacements vers plus de modes doux. Cette évolution, et son accidentalité spécifique, devront être évaluées à plus long terme.
Méthode – Les données sont issues du Registre des victimes corporelles d’accidents de la circulation routière dans le département du Rhône. Les principales caractéristiques de l’accident, de la victime et de la gravité des blessures lors de la période de confinement sont comparées à la même période l’année précédente. Cependant, pour éviter de prêter au confinement des effets liés à d’autres sources de variation de l’accidentalité, la même analyse est réalisée sur la période précédant le confinement. Toutes les périodes sont choisies de la même durée que le confinement lui-même. Les analyses sont descriptives et univariées.
Résultats – Cette période de confinement est associée à une baisse de 75% du nombre de victimes (386 vs 1 537 l’année précédente). On observe aussi une plus grande proportion de victimes cyclistes et une moindre proportion de victimes automobilistes (au point d’être équilibrés en nombre), plus d’accidents sans antagoniste, une augmentation du ratio hommes/femmes, un excès relatif des moins de 14 ans et un déficit relatif des 15-24 ans, une moindre part des victimes peu gravement blessées
(et plus de victimes modérément blessées), et une moindre proportion de victimes présentant une atteinte du rachis cervical.
Discussion-conclusion – La moindre part d’automobilistes accidentés pendant le confinement explique la part plus faible d’accidents avec antagoniste. Ces deux phénomènes combinés expliquent le nombre moindre de victimes dans un même accident et la part plus faible des atteintes du rachis cervical. L’augmentation du ratio hommes/femmes concerne essentiellement les 25-44 ans. On peut y voir le reflet d’une gestion différenciée des contraintes imposées (domestiques et autres). L’excès relatif de victimes de moins de 14 ans est lié à l’augmentation de la pratique du vélo par des enfants encore inexpérimentés, particulièrement des filles. Le déficit relatif de victimes de 15-24 ans est lié à un moindre usage du vélo et de la trottinette. Enfin, la diminution de la part des blessés les plus légèrement atteints pourrait être expliquée par un moindre recours au réseau de soins pendant le confinement. Cette baisse ne contribue cependant que marginalement à la chute spectaculaire de l’accidentalité au cours de cette période.
Ainsi, au-delà d’une réduction importante de l’accidentalité routière, ce confinement strict a révélé des caractéristiques d’accidents et de victimes qui suggèrent, globalement, une évolution des déplacements vers plus de modes doux. Cette évolution, et son accidentalité spécifique, devront être évaluées à plus long terme.
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