Pieros

La France compte environ 120 000 Sourds pratiquant la Langue des Signes Française (LSF). La loi du 11 février 2005 reconnaît la LSF comme une langue à part entière et impose la mise en place de dispositifs favorisant l'accès aux soins, au suivi, à la prévention et l'éducation des patients Sourds. Cette étude décrit un dispositif ambulatoire proposant dans la Loire (42) des consultations de soins primaires dédiées aux Sourds. Etude de cas d'un cabinet de médecine générale : analyse quantitative et prospective des données de consultations entre janvier 2009 et décembre 2012, analyse qualitative du dispositif, d'un choix de consultations et de quelques actions de santé communautaire illustrant son intérêt. Pour une file active de 116 patients, 885 consultations ont été effectuées. La participation a doublé en 4 ans. Le nombre moyen de consultations par patient s'élève à 3,5/an. Plus des trois quarts des consultants proviennent de Saint-Etienne ou de sa proche banlieue. Composé d'un médecin formé à la LSF, progressivement aidé par les associés du cabinet de groupe, le dispositif, issu de l'exercice libéral, pallie l'absence d'unité d'accueil hospitalière dans le département. Les situations cliniques décrites aident à comprendre l'intérêt d'une telle entreprise. Un subventionnement de l'ARS Rhône-Alpes permet des actions de prévention au sein d'une communauté souvent exclue des campagnes conventionnelles conçues pour les « entendants ». Par conséquent, malgré les difficultés organisationnelles, l'apport de ce dispositif est indéniable et ne devrait pas pour autant faire négliger la création d'une unité d'accueil et de soins hospitaliers pour les patients Sourds, incluant la possibilité d'une unité mobile pour les secteurs éloignés du département et tenant compte du poly-handicap.